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17 février 2014
Temps de lecture : 1 minute

Requiem pour la gibelotte?

Dans le présentoir de la poissonnerie Pêcheries Ste-Angèle, trônent sur un lit de glace des perches, de l’esturgeon, du corégone, du brochet, des dorés et des carpes. Mais pas de perchaude. Ici, dans la petite paroisse de Sainte-Angèle-de-Laval, à quelques kilomètres à l’est du lac Saint-Pierre, les poissons proviennent directement des pêcheurs. Ma question allume le vendeur: «La perchaude, on n’a plus le droit de la pêcher dans le lac. À cause du moratoire! Ceux qui vendent de la perchaude l’importent de Turquie.» Même chose à Sorel, à l’autre bout du lac: durant le festival de la gibelotte, on mange de la perchaude turque.

Du poisson turc au pays du Survenant? La perchaude, qui a déjà pullulé dans le lac Saint-Pierre au point de fournir une bonne partie de leur revenu à plus de 40 pê­cheurs commerciaux, fait maintenant face à un inquiétant déclin. Au département de biologie de la toute proche Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Pierre Magnan est l’un des spécialistes qui se penchent sur l’alarmant dossier. «Je n’hésite pas à parler d’effondrement des stocks, comme pour la morue. Moi qui suis pourtant d’un naturel très optimiste, je crains le pire pour l’espèce à très court terme. Il est minuit moins cinq.»

Photo: MDDEFP

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