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Le Forum international pour l’avenir du béluga s’est tenu en 1988 à Tadoussac. On s’inquiétait alors de la fréquence élevée de cancers chez l’espèce. Trente-cinq ans plus tard, les bélugas du Saint-Laurent ne meurent plus du cancer, mais leur vie est plus pénible que jamais.
Dans un supercongélateur maintenu en permanence à -80 °C d’un laboratoire de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, à Saint-Hyacinthe, des sacs de plastique portent des dates écrites au marqueur : 1995, 2003, 2014. Le givre empêche de bien voir ce qu’ils contiennent, mais on distingue des masses informes.
« Ce sont des échantillons prélevés sur les bélugas qui ont été apportés ici pour nécropsie au cours des décennies. Des échantillons de gras, de foie, d’intestins… On les garde pour les besoins futurs de la recherche », explique Émilie L. Couture, vétérinaire et clinicienne-enseignante spécialisée en animaux sauvages.
En déambulant dans ces installations normalement destinées à la dissection des bœufs et des porcs, elle garde son téléphone dans sa poche. « C’est moi qui suis sur appel en ce moment. Si un béluga échoué est signalé quelque part sur les rives du fleuve ou du golfe, et qu’il est en assez bon état pour être transporté, je recevrai l’appel et j’organiserai le transport, le ramassage de l’animal, la préparation de la salle de nécropsie… »