Avons-nous tout faux sur les bulles Facebook?
Fait no 1 : nos sociétés sont de plus en plus polarisées, même au Canada. Pas autant qu’ailleurs, notamment aux États-Unis, mais la tendance est nette . Fait no 2 : quand on réfléchit aux causes de cette polarisation, les fameuses « bulles Facebook » sont toujours les premières montrées du doigt. Mais si l’on avait (presque) tout faux ?
La thèse des chambres d’écho a tout pour plaire à l’esprit. Tout le monde sait que, afin de nous garder le plus longtemps possible sur leurs plateformes, les réseaux sociaux nous présentent préférentiellement des contenus qui vont dans le sens des valeurs et des préférences que nous avons exprimées dans le passé par nos partages et interactions. Il peut alors, en principe, se créer une sorte de « bulle » dans laquelle nous ne sommes presque jamais confrontés à des opinions contraires aux nôtres. Privé d’une contrepartie pour lui rappeler ses propres biais, l’individu risque d’avoir une perception faussée de la réalité. À la limite, des extrêmes peuvent même passer pour la norme à ses yeux. Comment, dans ce cas-là, ne pas faire le lien entre les « bulles Facebook » et la polarisation ambiante ?
Pendant longtemps, les efforts de recherche ont pris cette thèse comme point de départ et elle n’est essentiellement jamais contestée dans les médias.