«Pourquoi n’est-il pas possible de recycler ou de neutraliser les déchets que produisent les centrales nucléaires ?», demande Claude Agouri, de Montréal.
On a souvent l’impression que les déchets nucléaires sont une sorte de fatalité liée à l’exploitation de l’énergie atomique. Ce n’est pas tout à fait vrai, signale le chercheur de l’Université de Sherbrooke, Marcel Lacroix, qui vient justement de publier le livre Parlez-moi du nucléaire , aux Presses internationales Polytechnique. En principe, il est possible de les transformer afin d’en réduire considérablement la radioactivité. Mais le jeu en vaut-il la chandelle ?
Le noyau des atomes est constitué de deux sortes de particules : les protons, qui ont une charge électrique positive, et les neutrons qui sont électriquement neutres. Les premiers déterminent la nature de l’atome. Un proton seul est un noyau d’hydrogène; deux protons font de l’hélium; trois, du lithium; et ainsi de suite. Les neutrons, quant à eux, peuvent être présents en nombre variable sans que cela change la nature chimique de l’atome (on parle alors d’« isotopes » d’un élément).
Ils peuvent néanmoins rendre le noyau instable s’ils sont trop nombreux ou pas assez. Dans ce cas, le noyau finit par éjecter de la matière pour atteindre un nombre de protons et de neutrons qui le rendront stable, ce qu’on appelle la radioactivité.