Illustration: Vigg
Si les maisons d’édition savante engrangent des profits, elles rechignent pourtant à payer les scientifiques qui révisent leurs publications.
Imaginez une chaîne de montage de haute technologie où sont fabriqués des appareils sophistiqués et difficiles à assembler. Dans une telle usine, le contrôle de la qualité est une étape cruciale qui demande une main-d’œuvre ultraqualifiée.
Mais voilà, les employés chargés de cette opération ne sont jamais payés : ils travaillent à temps plein ailleurs et le directeur de l’usine s’attend à ce qu’ils prennent un peu de leur temps pour venir bénévolement s’assurer que le produit final respecte les standards de qualité.
Vous trouvez que ce scénario n’a aucun sens ? Vous avez raison, aucune industrie ne peut se permettre de fonctionner de cette manière. Sauf une, apparemment : celle de la publication scientifique.
Pratiquement aucune revue savante ne rémunère ses « réviseurs », soit ceux qui relisent les articles soumis pour voir à ce que les expériences qui y sont décrites ont été bien menées et qu’elles appuient les conclusions qui en sont tirées.
Il s’agit pourtant d’une tâche qui demande une fine expertise du domaine, en plus, très souvent, d’une maîtrise avancée des statistiques.