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22 août 2019

Le sens de l’exagération

Illustration: Vigg

Je suis fasciné par les liens de parenté qu’on peut voir, parfois, entre le métier de journaliste et la publication d’articles scientifiques.

« Morbidement fasciné », devrais-je dire, parce que je pratique un métier que je trouve, disons-le diplomatiquement, extrêmement perfectible. On reproche souvent aux journalistes de pécher par sensationnalisme, d’exagérer l’importance de leurs exclusivités et de faire un tri dans les faits et les données pour ne retenir que ce qui vient appuyer une trame narrative choisie à l’avance. Tout cela est, dans l’ensemble, pas mal vrai : les médias ont tous ces travers, plus ou moins prononcés.

À priori, on ne s’attendrait pas à trouver ce genre de comportement dans des publications savantes, où des comités de pairs veillent au grain. Et il est vrai que, grâce à leur travail, les mauvaises habitudes des médias de masse n’y sévissent pas (du tout) au même degré. Mais il y en a peut-être plus qu’on pense, si l’on se fie à une étude publiée cette année dans le Journal of the American Medical Association .

L’article a analysé des essais cliniques en santé cardiovasculaire dont les résultats sont parus de 2015 à 2017 dans six revues médicales réputées, comme The Lancet et le New England Journal of Medicine , à la recherche de spins

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