Une carotte de glace Photo: Heidi Roof
Sous ses airs figés, la glace est volubile; elle a toute une histoire à raconter!
Saviez-vous que le gouvernement canadien collectionne les glaçons ? «Collectionnait», en fait, car ses carottes de glace sont transférées ce mois-ci d’Ottawa à l’université de l’Alberta, à Edmonton, dans un bâtiment tout neuf.
Depuis la fin des années 1960, des chercheurs fédéraux ont bravé le froid arctique pour rapporter des échantillons verticaux de différents glaciers, depuis la surface jusqu’au lit rocheux, soit des cylindres pouvant atteindre une centaine de mètres. Ils les ont récoltés principalement dans la Terre de Baffin, sur l’île Devon et l’île d’Ellesmere, au Nunavut, ainsi qu’au mont Logan, au Yukon. Les carottes font 10 cm de diamètre et ont été coupées en morceaux de 1 m environ pour faciliter leur rangement dans des congélateurs de la Commission géologique du Canada (un organisme de Ressources naturelles Canada) qui gérait jusqu’ici la collection. Cette dernière comprend plus de 1,3 km de carottes !
Dans quel but conserver ainsi ce « patrimoine » glacé ? Pour étudier l’histoire du climat, des contaminants et des microbes. « Tout ce qui est dans l’air aboutit dans la neige et est stocké dans les carottes, dit Christophe Kinnard, glaciologue et professeur à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), qui a fait son doctorat auprès de l’équipe de la Commission géologique du Canada.