Un champ de canola du Lac-Saint-Jean, la principale région productrice de cette plante au Québec. Photo : La Presse canadienne/Francis Vachon
En 2018, « l’affaire Louis Robert » éclatait dans les médias et dans le monde agricole, dénonçant les jeux de coulisses de l’industrie agrochimique. Six ans plus tard, derrière chaque pomme de terre et chaque épi de maïs se cachent toujours des tensions silencieuses entre l’industrie, le politique et la science.
Roundup, PurYield, Folium3… Des poches et des bidons de produits aux noms commerciaux emplissent les entrepôts des fermes québécoises. Des semences, bien sûr, mais aussi des fertilisants, des herbicides, des insecticides, des adjuvants, des biostimulants… Le but de l’utilisation de tous ces « intrants » : obtenir le meilleur rendement possible !
Or, des expérimentations dans les champs québécois, dont les résultats ont été publiés en 2020 , ont montré que 95 % des insecticides sont inutiles et qu’une forte proportion des fertilisants est superflue. Beaucoup d’intrants pour rien, en somme, ce qui cause du tort aux écosystèmes et à la santé humaine. Et tout cela serait la faute de l’industrie agrochimique : elle influerait sur les décisions en sa faveur à différents niveaux dans le paysage agricole.
C’est la situation que dénonçait déjà en 2018 Louis Robert, agronome devenu superstar médiatique durant ses dernières années en tant qu’employé du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).