On en a tous fait l’expérience: lorsqu’on plonge un glaçon dans l’eau, il craque en se réchauffant.
Ce phénomène, anodin lorsqu’il survient dans notre verre de limonade, est un véritable problème en médecine. Car les différents tissus congelés ou vitrifiés, comme des embryons ou des ovocytes, par exemple, peuvent eux aussi se craqueler lorsqu’on les décongèle.
C’est d’ailleurs en partie pour cela qu’il est encore impossible de congeler des organes entiers pour les transplanter ensuite, comme nous expliquions dans l’article « Organes sur la glace » en janvier dernier.
Une équipe de l’université du Minnesota a toutefois trouvé une astuce pour réchauffer rapidement les tissus congelés sans les endommager: des nanoparticules d’oxyde de fer, recouvertes de silicone. Lorsqu’on les place dans la solution où baigne l’échantillon et qu’on les excite avec un courant magnétique, elles génèrent de la chaleur de façon uniforme, ce qui permet de limiter les fissures, par rapport au réchauffement convectif classique. Les tissus ainsi réchauffés (cellules de peau humaine, fragments de coeur et d’artères de porc) n’ont pas été endommagés, selon l’article paru dans Science Translational Medicine .
Reste bien sûr à peaufiner la technique pour qu’elle fonctionne aussi sur des organes entiers, mais les chercheurs, menés par Navid Manuchehrabadi, spécialiste en cryopréservation, sont optimistes…