L’analyse des langues autochtones permet de mieux comprendre le peuplement du continent américain.
Comment les premiers humains ont-ils conquis le continent américain? Quand sont-ils arrivés? Et, surtout, d’où venaient-ils?
Ces questions intriguent archéologues, anthropologues et généticiens depuis toujours. Mais elles piquent aussi la curiosité des linguistes, comme l’a expliqué Mark Sicoli, anthropo-linguiste à l’université de Virginie, lors du congrès de l’ American Association for the Advancement of Science , le 17 février.
Car le continent américain possède une diversité linguistique unique au monde (ou du moins, possédait, avant l’arrivée des Européens).
« La diversité linguistique y est plus grande que partout ailleurs. On compte 26 isolats linguistiques [NDLR, c’est-à-dire des langues dont on ne peut pas démontrer la filiation ou la parenté avec d’autres langues] en Amérique du Nord, et 55 en Amérique du Sud. Par comparaison, il y a un seul isolat linguistique en Europe, 9 en Asie et 10 en Afrique », a expliqué le chercheur.
Pour atteindre une telle diversité, il faut compter environ 35 000 à 50 000 ans d’évolution – le temps nécessaire pour que les langues dérivent à partir d’une langue ancestrale, se différencient et deviennent finalement autant de langues isolées.
Pourtant, l’arrivée des populations humaines en Amérique a eu lieu il y a environ 15 000 ans.