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Voici les recherches scientifiques des chercheurs qui ont remporté les honneurs cette année.
Prix Nobel de médecine
Deux chercheurs américains, David Julius et Ardem Patapoutian, ont été récompensés pour leurs travaux sur la capacité à percevoir le toucher et les sensations de chaleur et de froid. Ils ont identifié des récepteurs du système nerveux qui sont responsables de ces différentes sensations.
Le physiologiste David Julius s’est intéressé à la capsaïcine, une molécule présente dans les piments forts et qui est responsable de la sensation de brûlure dans la bouche. Son équipe et lui ont trouvé le gène à l’origine de la détection de la capsaïcine et découvert que le récepteur, nommé TRPV1, s’activait à la chaleur. David Julius et Ardem Patapoutian ont trouvé, chacun de leur côté, un récepteur capable de détecter le froid, TRPM8.
Le neurobiologiste Ardem Patapoutian s’est aussi concentré sur les stimuli mécaniques et sur la façon dont le corps traduit ces signaux en sensations tactiles. Son équipe a réussi à identifier deux gènes, Piezo1 et Piezo2, qui jouent ce rôle.
À long terme, ces travaux pourraient permettre de traiter certaines maladies.
Prix Nobel de physique
Trois lauréats se partagent ce prix. La première moitié du prix souligne les modèles du Nippo-Américain Syukuro Manabe et de l’Allemand Klaus Hasselmann, qui ont permis de comprendre le climat de la planète et la manière dont l’humanité l’influence. L’autre moitié récompense les travaux de l’Italien Giorgio Parisi pour la «théorie des matériaux désordonnés et des processus aléatoires».
Dans les années 1960, le climatologue Syukuro Manabe a démontré l’impact des concentrations croissantes en CO2 sur la température à l’échelle planétaire. Ses travaux ont jeté la base du développement de modèles climatiques. De son côté, le climatologue et océanographe Klaus Hasselmann a conçu notamment un modèle ainsi que des façons d’identifier les conséquences des activités humaines sur le climat.
Le physicien Giogio Parisi, quant à lui, se consacre à l’étude de systèmes physiques complexes. Autrement dit, il démontre que des phénomènes qui semblent désordonnés et aléatoires suivent, au contraire, des règles. Ses théories s’appliquent autant au niveau de l’atome qu’à plus grande échelle.
Selon le comité du prix Nobel, les travaux de ces trois chercheurs contribuent à une meilleure compréhension du climat de la Terre.
Prix Nobel de chimie
L’Allemand Benjamin List et le Britannique David MacMillan se partagent le prix Nobel de chimie pour «avoir développé un outil nouveau et ingénieux pour construire des molécules : l’organocatalyse».
Les catalyseurs sont des substances qui accélèrent une réaction chimique, sans entrer dans la composition du produit final. On connaissait auparavant deux types de catalyseurs en chimie : les métaux et les enzymes. Cependant, les deux chimistes ont développé, chacun dans leur labo au début des années 2000, un tout nouveau type : les catalyseurs organiques, de petites molécules organiques à base d’atomes de carbone. Ces catalyseurs organiques sont d’autant plus avantageux qu’ils sont inoffensifs pour l’environnement et peu coûteux. C’est au chercheur David MacMillan que l’on doit le terme d’organocatalyse.
Cette découverte a beaucoup d’utilité dans le domaine pharmaceutique, car elle permet de produire des médicaments avec moins de réactifs.
Lisez la chronique de Jean-François Cliche
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