Illustration: Sophie Benmouyal
À l’heure de l’urgence climatique, le gouvernement du Québec n’en a que pour la voiture électrique. En réalité, il faudrait avoir moins d’autos, point, pour atteindre la carboneutralité. Comment y arriver ?
Cela s’est passé en août dernier. Au micro de l’animateur du 98,5 FM Paul Arcand, le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, déclarait qu’il fallait réduire de moitié le nombre de voitures au Québec.
« Quand j’ai entendu ça, je suis presque tombée par terre ! » dit Catherine Morency, titulaire de la Chaire Mobilité à Polytechnique Montréal. L’experte en planification des transports recommande depuis des années de réduire le nombre de voitures – les ménages de la province en possèdent actuellement 5 millions. Mais le Québec n’a jamais eu de cible officielle à ce sujet, et n’en a toujours pas, malgré les déclarations du ministre.
Les seules cibles chiffrées, à l’heure actuelle, portent sur les véhicules électriques : Québec veut en avoir 2 millions sur les routes en 2030 (contre 170 000 actuellement). Et la vente de voitures neuves à essence sera interdite en 2035. La Politique de mobilité durable contient certaines cibles qui pourraient mener, indirectement, à une baisse du nombre de véhicules. Mais sur le nombre total de véhicules, rien.