La chaufferie du quartier Zibi, à Gatineau, récupère la chaleur d’une papetière pour chauffer des bâtiments. Le design coloré facilite les visites guidées de ce projet vitrine. Photo: Jessica Deeks
Des industries énergivores laissent s’échapper des quantités phénoménales de chaleur dans la nature. Québec veut la récupérer, pour améliorer son bilan carbone.
Nous sommes dans un quartier en construction de Gatineau, érigé sur près de 14 hectares (34 acres) d’anciens terrains industriels. Au bord de la rivière des Outaouais, une tour d’appartements de 15 étages, la première de ce projet nommé Zibi, a vue sur Ottawa et sur le parlement. Le hall en jette avec ses canapés contemporains, ses murs de bois rainuré et son plancher façon marbre blanc. Mais ce qui nous intéresse se trouve au niveau inférieur. Direction : la chaufferie.
La vaste pièce, haute comme deux étages, est baignée de lumière naturelle. Le bruit des machines nous fait hausser la voix. Des conduits de tous les diamètres, bien alignés et gainés de couleurs vives, relient les différentes pompes, thermopompes, réservoirs et autres échangeurs de chaleur. Presque chaque pièce d’équipement porte un thermomètre et une jauge à pression.
Ici, pas de chaudière au gaz naturel. Notre guide désigne au plafond un banal tuyau gris d’une trentaine de centimètres de diamètre : « C’est par ici qu’arrive l’énergie », indique Brittany Poisson, ambassadrice en durabilité pour le quartier Zibi.
Ce conduit transporte de l’eau en provenance de l’usine de Produits Kruger, située à 1 kilomètre en aval.