Un chercheur a analysé l’eau de puits résidentiels creusés dans la roche en Abitibi-Témiscamingue, pour y découvrir des concentrations trop élevées en arsenic et en manganèse.
Les analyses de Raphaël Bondu proviennent de 19 «puits sur roc» situés en périphérie de Rouyn-Noranda. Ce type de puits est le plus commun dans la province; environ un million de Québécois tirent leur eau d’une telle source, selon les estimations du chercheur postdoctoral.
Il a constaté que l’eau de tous les puits, sauf un, contenait une trop grande concentration de manganèse. Cet élément, lorsque présent dans l’eau, a notamment été associé à un quotient intellectuel moins élevé chez les enfants .
Pour ce qui est de l’arsenic, dont la toxicité n’est plus à démontrer , il était présent en trop grande concentration dans l’eau tirée de 8 puits sur 19.
La roche qui s’érode
À qui la faute? Pas aux minières de la région, du moins dans ces cas-ci. La contamination est due à des processus géochimiques naturels. «Les minéraux dans la région contiennent de l’arsenic, du fer et du manganèse qui sont dissous par leur interaction avec l’eau souterraine, explique M. Bondu, rattaché à l’Institut de recherche en mines et en environnement. Ce processus dépend de la chimie de l’eau souterraine [par exemple, son pH], qui va être plus ou moins favorable à la dissolution.»